Les rouages de l'anorexie
Les rouages de l'anorexie

Trop souvent, nous avons pensé que les troubles alimentaires étaient pour les jeunes filles en manque d’attention. Nous avons cru que c’étaient les médias qui créaient ces complexes chez nos jeunes. Nous avons cru que les mannequins étaient tous anorexiques. Tout cela est faux, les mannequins sont en excellente santé et sont suivie par des professionnels de la santé, les mannequins anorexiques sont souvent renvoyés par leur agence, car elle ne représente pas bien l’image que veux donner la marque. Bien sûr, elles sont grandes et minces, mais une grande majorité de celles-ci sont nées de cette façon et n’y peuvent rien, comme certaines d’entre nous naissent petites et rondes. Le reste est tout aussi faux je vais tenter de vous l’expliquer du mieux que je le peux.

Parlons un peu de ma situation personnelle. Mes problèmes d’alimentation ont commencé vers l’âge de 11 ans. Je ne me trouvais ni grosse ni laide à ce moment. J’étais tout simplement seul. J’étais victime d’intimidation et chaque jour était un combat que je devais affronter seule mais seule la danse m’aidait à me défouler. Je pouvais passer des heures à danser et m’entraîner afin de devenir la meilleure possible. J’y étais presque, car à 14 ans je deviens une des professeurs de danse de l’école. Mis à part la danse, je n’avais aucun contrôle, que ce soit dans ma vie personnelle ou scolaire. Mes parents semblaient n’avoir d’oeil que pour ma sœur. Elle est la sportive de la famille, la fierté de tous et moi je n’étais que la grande sœur. Peu importe ce que mes parents disent, qu’ils m’aiment égal et qu’aucune de leurs chères filles n’est plus importante que l’autre.

 

Malgré tout, cela ne change rien à ma perception et cela ne change rien à mes sentiments. Je devais faire attention à tout, mon langage, mon look, ma nourriture, mes résultats scolaires, mon attitude, tout en fait, rien ne m’appartenait à moi, je devais mettre le masque de la jeune fille parfaite. À un certain moment, j’ai même menacé mes parents de me suicider, car je ne savais même plus qui j’étais. Il était temps pour moi de reprendre le contrôle de ma vie, du moins le contrôle que je pouvais me permettre.

1.
Je sautais chaque déjeuner, je me réveillais en retard pour éviter d’avoir à manger.
2.
Je ne mangeais pas non plus à l’école, ou en fait presque pas, je donnais souvent mon argent de poche aux gens dans le besoin ou ceux qui n’avaient pas les moyens de se payer à dîner.
3.
Lors de mes cours de danse, je restais après l’école et je mangeais une pomme ou une salade. Sinon je soupais chez moi, mais c’était à peu près le seul repas que je me permettais.

Je conservais un cahier dans lequel je notais au quotidien chaque repas, chaque calorie, chaque activité physique afin de garder le contrôle sur ce que je faisais. Enfin, j’avais l’impression que je faisais quelque chose pour moi. Tout était toujours à propos des autres, j’étais invisible donc pour une fois je me permettais d’agir pour moi et seulement moi. C’était enfin à propos de moi.

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