Et pourtant il était si adorable
[f.e.e.]

La piste de danse était pratiquement pleine, un bon reggae jouait dans les enceintes. Je fis le tour de la place comme à mon habitude. Une petite bise a Maïna la barmaid de la soirée, elle me remit le paquet de colliers de perles de couleur bleus et un autre de couleur blanche. Ils servaient comme monnaie d’échange pour les touristes contre de la boisson ou de l’alcool. Je saluais les habitués de la place, un petit tour au salon VIP pour m’assurer que tout est en ordre, que les VIP ne manquent de rien. Ce soir-là, une équipe de rameurs venaient de gagner la coupe inter îles et ils étaient tous entassé sur les divans du salon VIP. Plusieurs bouteilles de rhum parsemaient déjà le sol, ils étaient joyeux et festoyaient. En passant proche d’eux, je reçus quelques regards et paroles admiratifs, ça sentait la testostérone à plein nez, je passais mon chemin comme si je n’avais rien entendu.

J’étais sur le point de sortir du salon lorsqu’une main s’empara de mon bras gauche et me stoppa sec. Surprise, je me retournais et je le vis… Il était grand et brun, c’était un métis Teva, je m’en suis rappelé, car il venait souvent au bar. Il fessait parti de la cohorte des secouristes et venait partager la victoire de ses amis piroguiers. « Salut! Ça va? » me dit-il et il s’approcha de moi pour me faire la bise. En s’arrêtant sur la dernière joue, il me dit à l’oreille comme il me trouvait jolie. Flattée, je lui fis un sourire et le remercia. Il me plaisait, je l’avais déjà remarqué les dernières fois, beau visage des traits fins, les yeux brun foncer, il portait une boucle d’oreille à l’oreille droite et une fleur de Tiare à l’oreille gauche, un débardeur noir laissait ses épaules larges et musclées bien en évidence. Il arborait un magnifique tatouage sur l’épaule gauche motif polynésien, un tiki (dieu Maori) je m’en souviens encore, car le tiki tirait la langue. Mais croyez-le ou non étant timide sous mes airs de tête enflée, je ne l’avais jamais encore approché.

Je restais là face à lui et il me parla quelque instant, nous échangeâmes les phrases typiques d’usage. Puis il me demanda si je voulais rester avec lui au salon VIP histoire de mieux discuter et passer un bon moment. Je pris un air hésitant et réfléchis quelques secondes histoire de ne pas lui montrer que j’étais vraiment contente qu’il me le propose. Je lui dis oui, mais à mes pauses pas avant, car le règlement est strict, pas de fricotage pendant les heures de boulot ah ah ah! Je l’avais bien rigolé celle-là lorsque j’avais lu le règlement. Je laissais Teva avec ses amis et je repris le chemin vers mon poste, la soirée continua les heures s’écoulèrent et ma pause arriva. Je pouvais apercevoir Teva scruter la pièce à ma recherche, je lui fis signe de la main et traversa la piste de danse bonder de monde. Aussitôt, il me rejoignit directement sur la piste. Une fois à ma hauteur, je fus rapidement dans ses bras, il me tenait bien coller à son corps. Un zouk langoureux jouait à ce moment-là, je m’en rappelle. Ventre contre ventre, torse contre torse nous voilà partie à nous mouvoir sensuellement sur les notes exotiques. Ce soir-là, je passais toutes mes pauses à danser avec lui de la sorte. Il attendait patiemment que mon quart de travail se termine et j’avoue que moi également j’avais hâte.

Je me disais qu’il serait bien de passer du temps avec lui à discuter et pourquoi ne pas flirter un peu sans aller plus loin. Je ne pensais pas à coucher avec lui le premier soir, mais au moins juste flirter un peu. Il avait l’air d’un bon gars, un vrai visage d’ange. J’avais appris dans la soirée qu’il était pompier et que sa passion était justement de prendre soin des gens et de pouvoir les sauver, voilà pourquoi aussi il s’était engagé comme secouriste pour la course de pirogue. Ma petite tête d’ados me disait qu’il n’y avait pas de danger. 2 heures du matin sonna, mon chiffre de travail était enfin fini, je finalisais mes dernières tâches et dit au revoir à Maïna la

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