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[f.e.e.] |
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Au
bout
de
quelques
minutes,
le
manège
stoppa.
Il
avait
terminé
sa
besogne.
Il
me
regardait,
toujours
prisonnière
de
ses
mains
et
me
répétait
clairement
le
pacte
qui
scellait
cette
soirée.
Une
fois
bien
certain
de
mon
accord,
il
me
relâchait
doucement,
je
bondis
je
ne
sais
comment
hors
de
ce
lit
qui
fut
le
lieu
de
ma
torture.
J’avais
la
haine
pour
cet
homme
qui
venait
d’abuser
de
moi,
de
mon
corps
de
la
sorte,
j’avais
mal
partout,
j’avais
honte,
peur,
et
je
me
sentais
tellement
coupable
de
m'être
laisser-aller
de
la
sorte.
Ma
culotte
déchirée
traînait
par
terre
entre
les
coussins
qui
avaient
valsé
pendant
la
bataille.
Lui,
il
était
allongé
tranquille
comme
si
rien
de
tout
cela
ne
s’était
produit,
on
aurait
presque
dit
qu’il
dégustait
ce
moment.
Il
me
regardait,
un
sourire
de
satisfaction
se
dessina
sur
son
visage,
je
le
regardais
avec
mépris
et
rage.
Je
ressemblais
à
un
animal
battu,
pris
entre
vouloir
ravager
son
agresseur
et
celui
de
fuir
de
peur.
Il
me
montra
la
porte
en
signe
d’au
revoir.
Je
sortis
du
bungalow
hagard,
comme
une
automate,
je
regardais
constamment
derrière
moi
comme
par
peur
qu’il
me
rattrape
et
recommence,
je
ne
me
suis
jamais
senti
autant
humilier.

Je
me
suis
mise
à
courir
à
toute
allure
vers
le
bord
de
la
route.
Je
ne
voulais
pas
prendre
le
chemin
de
la
plage
qui
était
sombre,
les
lumières
de
la
route
me
rassuraient,
mes
yeux
fixaient
la
ligne
blanche
devant
moi
par
terre,
comme
si
c’était
elle
qui
me
guidait
vers
chez
moi.
Puis
mes
jambes
me
lâchèrent
et
je
tombais
à
genoux.
Le
caniveau
était
à
quelques
centimètres
de
moi,
un
peu
plus
et
je
m’effondrais
dedans.
Une
main
à
terre,
l’autre
sur
mes
cuisses,
je
me
suis
mise
à
pleurer,
je
ne
sais
plus
combien
de
temps
je
suis
resté
comme
cela
avant
de
me
relever
et
de
reprendre
la
route.
Arriver
chez
moi,
je
traversais
le
salon
de
mon
petit
bungalow
et
je
suis
allé
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directement
dans la
douche.
Je retirais
ma robe
noire, cette
robe que
j’aimais
tant, je
là
regardais
avec dégoût
et je me
suis mise
à
là
déchirer
en morceaux.
Des traces
de sang
sécher,
maculais
l’intérieure
de mes cuisses,
mon sexe
me fessait
mal, je
me sentais
sale, poisseuse
dégoûtante.
Une fois
dans la
douche,
je m’assis
sur les
carreaux
et laissa
couler l’eau
sur ma tête.
Le son du
liquide
sur mon
crâne
résonnait
dans mes
oreilles,
mais cela
me fessait
du bien,
car je pouvais
à
ce moment-là,
essayer
d’oublier.
L’envie
de pleurer
envahit
mon ventre,
ma gorge
se serra,
tout mon
corps voulait
crier, pleurer,
mais mes
yeux restèrent
fermer aux
larmes.
Je me rappelais
alors les
conseils
sages de
ma mère
qui me disait
d’être
prudente
et de ne
pas courir
après
le feu.
J’avais
encore une
fois joué
avec le
feu, que
cela me
serve de
leçon
me dis-je,
mais d’un
autre coté,
je ne pouvais
refouler
la haine
que j’avais
pour cet
homme. Ce
soir-là,
un morceau
de mon innocence
est parti.
Je me sentais
comme une
petite fille,
ma mère
me manquait
tellement.
Oh comme
j’aurais
voulu qu’elle
soit présente
à
cet instant
pour me
prendre
dans ses
bras et
me console.
Mais c’était
impossible,
jamais elle
ne le saura,
je devais
garder ce
lourd secret
pour moi
et vivre
avec les
conséquences
de mes choix
et de mes
agissements
imprudents.

P.-S.
Il m'a fallu
9 ans pour
enfin parler
de cette
histoire
à
mon conjoint
et ensuite
à
une amie
consultante
en PNL [Programme
neuro linguistiques].
Des histoires
comme la
mienne,
il y en
a des milliers
à
chaque jour
partout
sur la planète,
mais peu
en parle
et dénonce
leurs agresseurs.
Je ne sais
pas ce qu’est
devenu le
mien aujourd’hui,
plus de
vingt ans
après,
mais j’espère
que ces
démons
le hantent
chaque jour.
J’ai
été
stupide
et très
imprudente
et voilà
ce qui arrive.
Pensez-y
à
deux fois
et soyez
prudent
dans vos
décisions,
vous pourriez
éviter
ce genre
de situation.

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