Le poids de mon mal d’être
[f.e.e.]

Je mangeais mes émotions c’est carrément le cas de le dire. Je me suis totalement détesté et cela pendant très longtemps, vous me direz alors pourquoi tu ne t’es pas repris en main, je réponds avez-vous déjà demandé à un alcoolique ou un drogué de ce reprendre en main? C’est la même chose! Juste que la majorité des personnes qui vous regardent ne comprenne pas le mal qui vous torture, il faut le vivre pour le comprendre et surtout beaucoup de force pour se l’avouer. Je peux vous dire une chose par contre c’est que le regard des autres fait plus mal que tout le reste. Le regard de ceux que vous aimez surtout, les remarques désobligeantes, les taquineries, les moqueries, etc. toutes ses railleries mette à terre l’estime que vous avez de vous ce qui vous pousse encore plus vers le fond psychologique et vous continuer malgré la haine que vous portez à votre lâcheté et à votre corps. Des régimes oh mon dieu j’en ai fait, régime Hollywood, purge à l’ananas, manger juste de la salade, boire de l’eau à m’en écœurer, Montignac et tous ses acolytes, mon corps a subi un tas de montagnes russes de mauvaise nutrition durant des années.

Le mépris et la honte me tiraillaient, je ne prenais plus plaisir à sortir, me vêtir, je ne vivais que pour le bon plaisir des autres. Je restais recluse chez moi évitant les alentours, chaque miroir devenait mon bourreau, chaque porte vitrée me renvoyait à mes laideurs. Moi qui avait été si fière un temps, si confiante me voici complètement loque humaine. Les années ont passé et toujours à me battre avec mes démons, je survivais cachant le mal d'être qui me tiraillait. Je gardais en moi mes émotions et refoulait le tout. Jeûne après jeûnes, régime après régime, l'espoir de retrouver mon estime et mon corps disparaissait petit à petit.

Mon couple ne fonctionnait pas bien et mon conjoint me faisait des remarques extrêmement méchantes. « Cache-toi les cuisses lorsque l’on fait l’amour, je ne suis pas capable de bander » « Garde ton t-shirt je ne veux pas voir ton ventre » « ta pas intérêt à devenir comme ta mère sinon je te laisse la » « tu t'es regarder dans le miroir de quoi tu as l’air j’ai envie de vomir » « Moi je t’aime de la tête à tes hanches le reste pas capable » etc., etc… Avec un tel langage comment voulez-vous que je puisse trouvez plaisir à me dévêtir devant lui, je me cachais constamment les fesses lorsque je sortais du lit après avoir couché avec lui, je me recouvrais du drap les cuisses pour que lorsque j’étais assise sur lui, je fixais constamment mes positions, mes mouvements pour lui offrir le meilleur visuel possible. Éviter de l’écœurer de me voir comme j’étais. Je ne me sentais plus belle, ni désirable, ni désirer, le feu que j’avais en moi était complètement éteint et une couche de glace le recouvrait. L’homme que j’aimais celui qui partageait mes nuits et mon lit, sa bouche, ses paroles brisaient mon cœur, fessait disparaître mon amour pour lui et pour moi-même.

J’ai pensé à toutes les solutions inimaginables, me faire vomir pas capable, la grève de la faim c’était pire après je reprenais encore plus de poids que celui que j’avais perdu, j’ai commencé à m’entraîner, mais mal suivi, j’ai pris en masse et cela a empiré mon état. J’étais découragé, parfois je me regardais dans un miroir et l’envie de couper mes cuisses au scalpel ou avec un couteau de cuisine me venait si seulement c’était si simple…

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