Le poids de mon mal d’être
[f.e.e.]

Obèse je n’étais pas, j’avais un surplus de poids, mais la vision que j’avais de moi m’obsédait continuellement. Grosse, dégelasse, informe, voilà les mots que je me donnais pour me définir. Au lit mon cerveau était constamment à chercher une façon de ne pas montrer mon ventre, mes cuisses, mes fesses, je ne me laissais jamais aller à prendre plaisir lors de nos ébats amoureux et en plus c’était à moi de le contenter et de le faire jouir. J'étais, non je suis devenue un robot, une machine sans émotion qui accomplissait une mission satisfaire mon homme point barre.

Souvent je me cachais pour pleurer ma détresse, lorsque mon conjoint me lançait une remarque sur mon physique un coup de couteau pénétrait mon coeur et déchiquetais a nouveau celui-ci. Ca fait mal, horriblement mal je n'ai pas de mots pour exprimer la douleur que je ressentais a ce moment la. Les larmes me montaient aux yeux et trop souvent j'ai appris à les contrôler pour éviter de lui offrir cette faiblesse.

Cet état a duré des années 16 ans à vivre cachée de moi-même, enfermer dans un corps que je détestais, frustrer de ne pouvoir arriver à changer quoi que ce soit, digérer les commentaires destructeurs et réguliers de mon conjoint. Il m’aura fallu une

claque magistrale pour perdre mon 1er 20lbs, une séparation, car un jour ou l’autre cela devait arriver. J’ai commencé à m’entraîner à suivre un régime strict et suivi par un coach. Les bienfaits que ce programme m’apporta me firent reprendre confiance en moi. Je prenais plaisir à me lever le matin pour m’entraîner et même si je maudissais les cieux à chaque séance une satisfaction intérieure me poussait à continuer. J’ai suivi ce programme pendant 1 an perdu au total 45lb fière de moi et de mes résultats. J’ai repris goût aux sorties et aux beaux habits, je suis retombée amoureuse de moi, chose que j'avais oubliée depuis des années.

D'une taille 9, je suis tombée à ce jour à une taille 5, le plaisir de pouvoir a nouveau ce regarder dans le miroir sans trop chercher les défauts. Mais il y a une chose qui reste malheureusement ancrée profondément en moi. Les cicatrices faites par le passé ne sont pas refermées à chaque petit commentaire sur mon physique ou sur mon poids la soupape saute. La douleur revient, elle est là présente, elle attend. C'est fou, mais même si le corps est remodelé, il est extrêmement difficile de guérir l'âme.

...» Suite

all rights reserved © Kiose